Situation sanitaire FCO-MHE et vaccination
Voici des précisions sur l'évolution de la situation sanitaire /maladies vectorielles touchant les élevages de ruminants et la prise en charge par l'Etat de la vaccination contre la FCO3 et la MHE.
En savoir +Climat et qualité de l'air
Dernière mise à jour le 13 décembre 2024
Il se consacre à l’étude de l’impact du changement climatique sur l’agriculture, qu’il s’agisse des grandes cultures, du maraîchage, de l'arboriculture, de la viticulture, de l’élevage. Son mot d’ordre : anticiper. Grâce à une approche scientifique rigoureuse, il s’efforce de mieux comprendre et prévoir ces transformations afin d’identifier des stratégies d’adaptation et d’atténuation. L’objectif est clair : préserver une production agricole durable, résiliente et de qualité afin que la France garde son indépendance agricole d’ici 2050. Serge ZAKA répond à nos questions.
Ces 4 paramètres n’ont bien entendu pas le même poids selon le type de production.
La condition principale est d’anticiper, je pense que nous pouvons relever le défi à condition d’anticiper.
Pour exemple, le climat espagnol remonte vers la France. Or, en Espagne, il y a de la production agricole (attention cependant aux excès d’irrigation). Cela prouve que c’est faisable, et non insurmontable. Je pense que si nous ne passons pas à une agriculture différente nous n’y arriverons pas.
Et pour cela, nous avons tous les éléments pour nous adapter. Tout d’abord la génétique : les nouvelles variétés, nouvelles espèces, nouvelles filières et cultures, qui remontent du sud (vigne, olivier, agrumes, tournesol... ). Cela s’appelle l’évolution de la biogéographie.
Dans un deuxième temps, l’agronomie, avec des actions terre à terre : décaler les dates des semis, faire de l’agriculture de conservation des sols avec plus de couverts végétaux par exemple. Également les techniques paysagères, avec les haies, ralentir la course de l’eau, les arbres avec l’ombrage notamment.
Ensuite le numérique/technologique, avec les satellites, les outils aides à la décision qui ne prennent pas assez leur place.
Enfin, l’approche sociétale et économique, par la consommation, avec de l’achat local pour favoriser la puissance économique locale, la diminution des émissions de gaz à effets de serre, la rémunération des agriculteurs à leur juste valeur, et un besoin fort que l’État investisse dans de futures filières.
Pour répondre à cette problématique complexe, il est donc nécessaire d’avoir des solutions complexes.
Je dirai que cela dépend de la région et des interlocuteurs. Je m’explique.
Dans le nord de la France, où se trouvent davantage d’opportunités, je suis plus confiant, pour exemple le maraichage, où une adaptation du système agricole actuel est nécessaire.
Dans le sud de la France, je suis dans l’attente, car des solutions existent, mais je suis en attente de réactions politiques. L’adaptation sera plus complexe car il s’agit de modifier le système actuel, et pour l’instant il y a du retard.
Pour ce qui est des agriculteurs, ils ont compris les enjeux. Par contre, les interlocuteurs politiques ne se sont pas encore saisis du problème. Il faut avoir une vision globale, des actions fortes tournées vers l’avenir, et pas une politique à vue d’œil.
Bien sûr. Car l’agriculture locale sera différente, les cultures du sud de la France montant vers le nord. Les paysages vont changer, avec par exemple de plus en plus d’ovins ou de caprins qui pourraient s’adapter au climat mieux que les vaches laitières, ou encore davantage de tomates dans le nord, ou de patate douce dans le sud. Nous verrons plus de figues et d’olive dans notre alimentation, et pourquoi pas des haricots africains (comme le niébé), du pois chiche, ou encore du sorgho.
L’assiette sera présente, nous mangerons, mais si nous voulons consommer local et de saison, nous ne nous tournerons plus vers les mêmes régions. Il faut savoir que pour développer une nouvelle filière, cela coûte plusieurs dizaines de milliards d’euros et prend 30 ans. Donc pour de nouveaux IGP, de nouveaux légumes, de nouveaux fruits (nèfle, figue de barbarie, grenade, pêche plate…), il est essentiel d’anticiper.
Il s’agira aussi de faire travailler nos chefs étoilés, vitrine de notre gastronomie, avec l’agronomie pour retravailler le terroir, ce qui est positif. A l’avenir certains agriculteurs précurseurs pourraient devenir de grands dirigeants.
Tout cela à condition d’anticiper, nous aurons de quoi manger. Nous avons tout pour conserver une qualité française dans l’assiette à l’avenir.
En réalité, les agriculteurs se sont déjà emparés du sujet et avancent, il leur manque les réactions politiques. Je vois des agriculteurs planter des oliviers. La filière pistache se met en place, tout comme la noix de cajou, ou la figue de barbarie dans la Plaine du Gard par exemple. En réalité nous avons une émulation des agriculteurs sur le terrain, qui ont besoin d’un dirigeant politique meneur avec une politique adéquate.
Les agriculteurs font de leur mieux avec les moyens qu’ils ont, je pense que c’est au pouvoir politique d’allouer les moyens pour faire mieux, et non plus aux agriculteurs seuls d’agir.
Serge ZAKA, fondateur d’AgroClimat 2050, sortira au mois de décembre une bande-dessinée sur l’agroclimatologie à destination des collèges et lycées, mais également des agriculteurs. En mars 2025, sa biographie scientifique sortira sur son parcours et ses apports à l’agriculture.